Le cartulaire de l’église Saint-Georges de Haguenau, publié par l’abbé C. A. Hanauer, 1898) permet de percevoir quelques aspects de la vie liturgique notamment dans les années qui précèdent la Réforme. A la page 451, n° 950, est publiée une « note » :
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Meister Vix erhielt noch 8 fl. für ein ander Crucifix so er dem werg gesnitten hat, das Crütz an den lettener zu hencken, und das alte crütz so vor do gehangen ist in den gernert zu hencken.
5 fl. mr D. Martin dem moler gegeben von 12 crützen so der schriner geschnitten hat, so man crancken personen mit dem h. sacrament der ölung zu huse treit, suferlichen zu molen, ouch die 4 nuwen lutzernen mit sampt den stangen zu fassen, und die knopfe daran zu vergulden.
« Maître Vix touché encore 8 fl. Pour un deuxième crucifix qu’il a sculpté, pour avoir suspendu la croix au jubé et suspendu l’ancienne croix qui y était dans l’ossuaire.
« 5 fl à maître D. Martin le peintre, pour 12 croix que le menuisier a faites et que l’on amène chez les malades avec le saint sacrement des huiles à domicile, pour les peindre proprement, décorer également les quatre nouvelles lanternes avec les bâtons et en dorer les boutons ».
On voit donc que la paroisse s’est dotée d’un nouveau crucifix, l’ancien, sans doute passé de mode, trouvant un nouvel emplacement dans l’ossuaire où l’on recueillait les ossements du cimetière.
Douze croix sont réalisées et placées dans les maisons des malades à qui l’on donne les derniers sacrements (l’onction avec l’huile des malades constitue le geste le plus important de ce sacrement). Sans doute ces croix étaient-elles ensuite rendues à la paroisse après la guérison ou le décès.