Les XIIIe, XIVe et XVe siècles sont des périodes de renouveau pour la société médiévale. Les villes grandissent,
les échanges commerciaux s’intensifi ent et les innovations techniques se multiplient. Dans ce contexte
de bouillonnement intellectuel et technique, les monarchies européennes développent leurs administrations
et renforcent leurs pouvoirs. Les arts, surtout la littérature et l’architecture, sont mis au service des monarques,
et plus généralement des élites, qui les utilisent comme des vecteurs de légitimation et des outils de
propagande. Les évêchés français sont ainsi des lieux où s’exerce la concurrence entre prélats. Cette dernière
se traduit par une utilisation de l’architecture à des fi ns politiques : l’ornementation somptueuse et toujours
plus raffi née des églises est une déclaration de richesse et de pouvoir à l’intention des autres puissants..
Le terme de « gothique » nait à la Renaissance : des artistes italiens, rejetant par l’architecture civile
et religieuse des XIIIe, XIVe et XVe siècles, l’assimilent aux modes de construction des barbares demeurant
au-delà des Alpes, les Goths. Mais jusqu’au Quattrocento, l’art gothique était présenté comme « Opus
Francigenum », littéralement « oeuvre de France ». La France, à l’époque, est l’Île-de-France et le domaine
royal, qui ont été le berceau de l’architecture gothique et de ses cathédrales monumentales. Cependant,
plus qu’une rupture avec l’architecture romane, la construction gothique marque en fait une évolution
des techniques et des canons romans. Des monuments civils, des palais, des habitations bourgeoises ont
été construits dans ce style architectural, mais la meilleure incarnation du gothique demeure la cathédrale
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